Priapisme
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Comment fonctionne un priapisme ?
Une érection normale est le fait d’un afflux de sang en cas de stimulation sexuelle, au niveau des artères (vasodilatation) des corps caverneux, avec un remplissage de ces corps érectiles, formés de « lacs sanguins » entourés d’une membrane rigide appelée albuginée. Les lacs sanguins se remplissent de sang et vont comprimer les veines de retour avec pour effet une diminution du flux veineux vers le cœur. En définitive, le sang arrive à bon débit par les artères et repart à très faible débit par les veines, permettant ainsi le maintien d’une verge tumescente et rigide du fait d’une mise en tension des albuginées des deux corps caverneux. A cela s’ajoute une tumescence du corps spongieux qui entoure l’urètre et fait gonfler le gland. Après orgasme, la détumescence de la verge est la règle, avec une période réfractaire (= période nécessaire pour retrouver une érection après orgasme) variable d’un individu à l’autre. Le priapisme sera la conséquence clinique de la présence prolongée de sang sous pression dans les corps caverneux. Il y a deux types de priapisme : le priapisme de stase et le priapisme à haut débit - le priapisme de stase est le plus fréquent et le plus dangereux. Dans le cas d’une stase, le sang est bloqué dans les corps caverneux, et ne peut en partir. Il s'agit alors d'un sang non oxygéné qui explique la souffrance tissulaire des corps caverneux au-delà d'un certain délai. - le priapisme de haut débit est en lien avec un afflux de sang artériel trop important, avec du sang oxygéné à l'intérieur des corps caverneux et, par conséquent, moins de risque de souffrance tissulaire. Pour différencier les types de priapisme, on réalisera une gazométrie des corps caverneux afin de connaître la teneur en oxygène du sang enclavé dans les corps caverneux
Quelles sont les causes d’un priapisme ?
- Dans les priapismes de stase, les plus fréquemment retrouvés, les causes retrouvées sont les maladies du sang (lymphome, cancer, syndrome d’hyperviscosité sanguine), une prise médicamenteuse et/ou de drogues ou une maladie génétique (drépanocytose).
- Dans les priapismes à haut débit, on retrouve essentiellement une cause malformative vasculaire, dépistable à l'échographie doppler de la verge
Quels sont les risques d’un priapisme ?
Outre le fait, qu’une érection prolongée peut être douloureuse et fortement gênante, un priapisme à bas débit de plus de 6h va être responsable d’une ischémie (= absence de vascularisation de sang oxygéné) du tissu érectile qui va commencer à se fibroser, et donc dysfonctionner de façon irréversible en l’absence de traitement d’urgence. On peut considérer qu’en cas de priapisme de plus de 24 à 36h, les corps caverneux sont complètement fibrosés et les chances de récupération sont nulles. A ce stade, la question de la pose d’implants péniens se justifie d’ores et déjà.
En cas de priapisme à haut débit, il n’y a pas d’ischémie du tissu caverneux, et donc une souffrance plus modérée des tissus érectiles. La récupération se fera sans problème après traitement de la malformation vasculaire en cause.
Comment traiter un priapisme ?
Les traitements en urgence sont divers, selon l'ancienneté du symptôme allant de l'injection de produits vasoactifs (éphédrine) dans la verge, à la ponction lavage, ou par réalisation d'un shunt caverno-spongieux, parfois chirurgical, voire, dans les cas les plus graves, la pose de prothèse pénienne.
Après avoir réglé le problème urgent, il sera impératif de faire un bilan complet à la recherche d'une cause auprès d'un urologue.
En cas de priapisme à haut débit, on réalise une artériographie qui permet à la fois de confirmer le diagnostic et de traiter la malformation par radiologie interventionnelle.
Quel que soit le type de priapisme, ou sa cause, une érection qui persiste plus d'une heure, qui plus est après éjaculation, nécessite un passage aux urgences dans les plus brefs délais pour une prise en charge urologique rapide.