Condylomes génitaux
Les condylomes sont des lésions dermatologiques, d’origine virale (papilloma virus), sexuellement transmissibles, visibles aussi bien chez l’homme que chez la femme. On parle de verrues génitales, condylomes acuminés ou « crêtes de coq ».
Quel est le risque d’avoir des condylomes ?
Elles sont extrêmement contagieuses et constituent un danger particulièrement chez la femme, car sont potentiellement à l’origine de dysplasie (=remaniement anormal des cellules) de haut grade, qui fait le lit du cancer du col de l’utérus. C’est pour éviter cette dysplasie qu’il a été proposé aux adolescentes (mais aussi aux adolescents) de bénéficier d’un vaccin contre le papillomavirus (le GARDASIL) en prévention du cancer du col utérin.
Pour les hommes, le condylome peut être dangereux s’il est négligé et peut être, dans des cas rares, à l’origine de dysplasie également, puis de cancer de la verge. Le condylome reste une lésion facilement repérable chez un homme, par rapport à la femme, qui doit imposer un traitement dans les plus brefs délais et une protection de sa ou son partenaire par préservatif, voire une abstinence sexuelle jusqu’au traitement.
Comment faire le diagnostic de condylomes ?
La localisation des lésions chez l’homme se fait sur le pubis, la verge (fourreau et gland), parfois le méat urétral voir l’urètre, le scrotum, la face interne des cuisses, le périnée et la marge anale, et au niveau de la cavité buccale et visage en cas de rapports oro-génitaux.
Il s’agit de lésions qui ressemblent à des verrues, parfois très volumineuses et nombreuses, parfois très petites. On peut les mettre en évidence en utilisant du Lugol et de l’acide acétique. Une analyse histologique (=biopsie) peut également se justifier.
Comment traite-t-on les condylomes ?
Le traitement se fait soit par crème cytotoxique (Imiquod (ALDARA°)) lorsque les lésions sont peu nombreuses, et à distance du méat urétral, à raison de 3 applications par semaine le soir au coucher pendant 4 à 6 semaines à adapter selon les résultats. Cette crème est agressive pour la peau et donne des brûlures et des démangeaisons voire des plaies superficielles.
En cas d’échec ou de lésions étendues, il vaut mieux utiliser un moyen physique sous anesthésie locale ou anesthésie générale parfois en brûlant les lésions par vaporisation laser, traitement à l’azote liquide ou électrocoagulation au bistouri électrique. Quelque soient les méthodes utilisées, le traitement doit être d’emblée complet, pour éviter les récidives qui sont fréquentes si toutes les lésions n’ont pas été traitées, ou en cas de recontamination. Il est parfois conseillé d’utiliser de la crème Imiquod après la destruction des lésions condylomateuses en complément, afin de limiter le risque de récidive.
Le dermatologue vénérologue et l’urologue s’occupent de ce type de pathologie au niveau génital masculin. Le gynécologue va gérer les condylomes chez la femme évidemment. Certains gastro-entérologues et chirurgiens viscéraux vont également s’occuper des condylomes de la marge anale.