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Orchi-épididymite aigue (et chronique)

Une Orchi-épididymite est une infection bactérienne du testicule en lien avec des bactéries de type MST (maladie sexuellement transmissible) ou avec des bactéries de type entérobactérie en cas d’infection urinaire. Elle est responsable d’une douleur aigue du testicule et d’une augmentation de volume du testicule. Le point de départ est toujours vésico-prostatique car l’infection bactérienne va, à l’origine, se situer au niveau de l’urètre et de la prostate dans les cas d’urétrites (MST) ou de la vessie et de la prostate en cas d’infection urinaire.

Quels en sont les symptômes ?

Une douleur aigue testiculaire associée à une augmentation de volume de l’épididyme, voire du testicule, avec un aspect inflammatoire, rouge et chaud de la bourse doit faire évoquer le diagnostic. De la fièvre avec des frissons et des signes urinaires (brulures urinaires ou urétrale, envies fréquentes d’uriner, baisse du jet urinaire) peuvent compléter le tableau. Il faut se méfier d’une torsion aigue du testicule qui est une urgence chirurgicale à traiter dans les 6h après apparition des douleurs. Une augmentation de volume de la bourse sans douleur doit faire penser à un cancer du testicule qui est normalement facile à différencier cliniquement car l’épididyme est augmenté de volume en cas d’infection, alors que la masse est toujours testiculaire en cas de cancer.
Une échographie testiculaire lorsqu’elle est disponible rapidement pourra aider au diagnostic avec un épididyme décrit comme plus volumineux , avec une vascularisation plus intense.
Un bilan sanguin permettra de mettre en évidence un syndrome inflammatoire avec augmentation des globules blancs et des protéines de l’inflammation. Un ECBU (examen bactériologique des urines) permettra de mettre en évidence parfois une bactérie et ainsi permettre d’adapter le traitement antibiotique.

Quelles en sont les complications ?

Un abcès testiculaire est possible en cas de traitement retardé, qui nécessitera parfois un drainage chirurgical.
Une prostatite aigue associée devra être suspectée et on devra recherchée un problème de vidange vésicale à l’échographie nécessitant parfois un drainage de la vessie si celle-ci ne se vide pas par la pose d’un cathéter sus pubien (tuyau directement dans la vessie à travers la peau au-dessus du pubis) ou une sonde vésicale.
A distance, une fonte du testicule en cas d’infection sévère, avec altération franche de la fonction du testicule (baisse de sa fertilité et baisse de la sécrétion de testostérone).
Des douleurs testiculaires chroniques en lien avec un noyau inflammatoire persistant au niveau de l’épididyme est possible également (épididymite chronique)
En cas de traitement précoce, adapté, la récupération ad integrum est la règle.

Quel traitement proposer ?

Le traitement de l’orchi-épididymite aigue repose sur un traitement antibiotique probabiliste selon la cause la plus probable de l’infection , à savoir des antibiotiques de la classe des Fluoroquinolones (attention aux risques de tendinite, photosensibilité et allergies) en cas d’infection d’origine urinaire par entérobactéries (par exemple : Escherichia Coli) ou de la classe des Tétracyclines (attention aux allergies et risque de photosensibilité) en cas d’infection de type MST (par exemple : Chlamydia Trachomatis), pour une durée minimale de 3 à 4 semaines. Le traitement sera ensuite adapté avec les résultats des prélèvements bactériologiques et de l’amélioration clinique ou non.
A ce traitement, on propose des antalgiques simples, puis des anti-inflammatoires non stéroïdiens une fois le syndrome infectieux passé. Le repos (arrêt de travail) et le port d’un sous vêtement serré sont recommandés (voire d’un suspensoir testiculaire). Rapports sexuels avec préservatif et traitement des partenaires sexuels en cas de suspicion de MST. Traitement d’un éventuel adénome de prostate en cas de signes urinaires associés.
La récupération complète n’est attendue qu’après un mois de traitement bien suivi.

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