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Circoncision

La circoncision est une pratique chirurgicale traditionnelle réalisée pour des raisons religieuses (chez les juifs, les musulmans, certains chrétiens (coptes d’Egypte, orthodoxe d’Ethiopie)), culturelles (chez certaines populations d’Afrique Subsaharienne, aux Philippines, Est de l’Indonésie, Aborigènes australasiens, Aztèques et Mayas en Amérique, Iles du pacifique Fidji et Polynésie), ou pour des raisons sociales et sanitaires (USA pendant de nombreuses années, Corée du Sud, Philippines). Il s’agit ni plus ni moins d’une posthectomie (= ablation du prépuce) faite à un enfant sans qu’il n’y ait de problème physiologique tel qu’un phimosis (rétrécissement de l’anneau du prépuce empêchant le décalottage).
Cette pratique très répandue, est totalement autorisée en France bien que des voix opposantes s’élèvent pour contester la poursuite de cette pratique considérée comme une mutilation pour certains. Cependant, on considère que 30% de la population mondiale masculine serait circoncis.

Pourquoi et comment se passe la circoncision chez les juifs ?

Elle se fait au 8e jour de la vie d’un enfant s’il est en bonne santé, pratiquée souvent par le Rabbin. Il est écrit dans le livre saint juif la Torah, que tout enfant masculin juif sera circoncis pour sceller une alliance avec Dieu, comme l’avait fait Abraham à son fil Ismaël et à lui-même.
Elle est totalement légale en France et peut être pratiquée par un non-médecin, mais qui a un savoir faire équivalent à celui du médecin sur cette intervention.
Il est toujours possible de réaliser une circoncision à l’âge adulte lors de conversion au judaïsme ou si la circoncision n’avait pas pu être faite plus tôt dans la petite enfance, et doit se faire alors par un médecin, qui peut se faire accompagner d’un rabbin et de tout autre membre de la communauté religieuse juive
Sur le plan chirurgical, l’intervention se passe comme toute posthectomie, avec son lot de complication possible, en prenant un soin particulier à ce que le gland soit bien découvert, ce qui peut ne pas être facile chez un nourrisson.

Comment se passe la circoncision chez les musulmans ?

Elle se fait en France par un médecin le plus souvent, parfois accompagné d’un membre de la communauté musulmane. Elle peut se pratiquer de la naissance à la puberté, car si Mahomet avait circoncis ses enfants au 7e jour, il n’est pas précisé dans l’Islam, que la « tahera » ou purification, se fasse à un moment précis de la vie.
La population musulmane représente la grande majorité des personnes circoncises dans le Monde.
De la même façon que pour la communauté juive, l’intervention peut être pratiquée par des non-médecins mais ayant un savoir-faire suffisant, avant l’âge de 6 mois, mais s’agissant d’un acte chirurgical considéré comme « grave », il est préférable qu’un médecin soit présent lors du geste.
Au-delà de 6 mois, il est impératif qu’un médecin réalise le geste, si possible sous anesthésie générale, car nombreux sont les témoignages de circoncisions traumatisantes pour un enfant en âge de comprendre

Qui peut faire la circoncision ?

Les circoncisions pour motif religieux sont légales en France et peuvent être pratiquées à tout âge par un médecin, de préférence chirurgien pédiatre ou urologue, mais également par un médecin formé à la circoncision, dans des conditions de sécurité et d’asepsie satisfaisante. Celles pratiquées chez des enfants de moins de 6 mois, toujours pour motif religieux, peuvent être pratiquée par un non-médecin ayant une expertise sur l’intervention. Au-delà de cet âge, et en particulier au-delà de 2 à 3 ans, la circoncision doit se faire préférentiellement sous anesthésie générale car, une circoncision sous anesthésie locale où l’enfant panique, situation fréquemment rapportée, s’avère extrêmement traumatisante pour l’enfant et les parents.
Hors motif religieux, une circoncision devra systématiquement être pratiquée par un médecin quel que soit l’âge. La loi (Conseil de l’Europe) stipule qu’il s’agit d’un geste « grave », qui implique le consentement éclairé de la personne subissant le geste, ce qui est rarement le cas chez des enfants mineurs. Il est arrivé que des enfants circoncis devenus adultes aient porté plainte contre leur parent et le médecin circonciseur pour « violation de leur intégrité physique, sans leur consentement » et « mutilation ». La législation sur ce point varie selon les pays et les coutumes locales.
En France, la circoncision est tolérée hors motif religieux mais suscite de nombreux débats d’ordre déontologique et éthique avec des évolutions probablement à venir sur le sujet.
La circoncision n’est évidemment pas un geste remboursé par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, car n’a pas de justification médicale.

Quels sont les risques de la circoncision ?

Les risques sont les mêmes que pour la posthectomie chez l’enfant, puisqu’il s’agit du même geste, à la différence près que les circoncisions pour motif religieux demandent à ce que le gland soit bien découvert, alors qu’en cas de simple phimosis, il est préconisé surtout de retirer la zone du prépuce rétréci, avec un résultat esthétique parfois différent, pour certains médecins, puisqu’il existe un surplus de peau qui peut recouvrir partiellement le gland au repos.
Les saignements post opératoires ne sont pas rares, et la présence de croûtes mélicériques (= accumulation de lymphe sur le gland) qui sèchent et crispent la peau, formant des croûtes jaunâtres d’allure infectieuse alors qu’elles ne le sont pas, douloureuse parfois pour l’enfant, mais qui disparaissent après une grosse semaine sans traitement particulier, si ce n’est une toilette à l’eau claire et au savon quotidienne. On prévient cette complication par l’application d’une crème d’acide hyaluronique sur le gland pendant 5 jours après le geste.
Les autres complications plus rares sont la verge enfouie chez les bébés poupins, avec un peu de gras sur le pubis, lorsque la peau a été trop coupée, et la suture trop rudimentaire, complication qui n’existe pas chez un chirurgien expérimentée. Les infections sont très rares. On décrit dans des cas très rares des fistules urétro-cutanées ou des nécrose complète ou partielle de verge en cas d’arc électrique si utilisation d’un bistouri électrique monopolaire, ce qui ne doit pas faire oublier qu’il s’agit toujours d’un geste chirurgicale avec des risques potentiels sérieux que doivent bien comprendre les parents qui confient leur enfant pour une circoncision.

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