Phimosis et Paraphimosis
Le phimosis est une pathologie fréquente qui se définit par une étroitesse de l'anneau préputial, qui gêne ou empêche le décalottage du prépuce sur le gland, au repos ou en érection. Chez l'enfant, le phimosis est souvent confondu avec des adhérences préputiales qui sont physiologiques et qui correspondent à un accolement de la peau du gland et du prépuce
Quelles sont les risques du phimosis ?
Un phimosis peut se compliquer d'une balanite (= inflammation du gland) car la desquamation du gland va générer une accumulation de peaux mortes (= smegma) sous le prépuce impossible à éliminer lors de la toilette intime et entraîner ainsi une inflammation ou une infection.
Le paraphimosis (= impossibilité de recalotter après décalottage) est une complication d'un phimosis et surtout une urgence médicale. Il est indispensable de recalotter avant que ne se développe des troubles trophiques du gland et du prépuce. En cas de paraphimosis, il est indispensable de se rendre aux urgences pour subir un recalottage manuel sous anesthésie locale, voire un traitement chirurgical allant jusqu'à la posthectomie, qui sera de toute façon, à terme inévitable.
Pourquoi a-t-on un phimosis ?
On peut le diagnostiquer à tout âge, car il peut être inné dès les premières années de la vie mais peut également se déclarer au fil du temps et d'éventuels "agressions cutanées" comme après une irritation, une infection, une sécheresse cutanée ou un manque d'hygiène.
Comment traite-t-on un Phimosis ?
Le traitement du phimosis peut se faire à l'aide d'une crème dermocorticoïde qui est efficace souvent chez l’enfant jeune.
Le traitement de référence reste le plus souvent chirurgical par la réalisation d'une posthectomie.
La posthectomie (= ablation de la peau du prépuce), est le nom scientifique de l’intervention chirurgicale, alors que la circoncision correspond à une posthectomie mais qui se fait dans un cadre rituel ou culturel, sans lien avec une pathologie du prépuce.
La posthectomie consiste donc à retirer la peau du prépuce sous anesthésie locale ou sous anesthésie générale, de façon privilégiée chez un enfant, afin de retirer l’anneau préputial étroit et laisser exposer le gland définitivement à l’air libre. On réalise une section du frein associée dans le même temps. La cicatrisation chez un enfant est rapide, d’environs 5 jours, sans nécessité de soins infirmiers. Les points de suture sont résorbables en 20 jours.
Quelles sont les complications d’une posthectomie ?
L’intervention peut se compliquer d’un saignement actif en général dans les deux premiers jours qui suivent la chirurgie et nécessiter une compression douce pour stopper le saignement sans faire trop mal à l’enfant, et parfois une reprise chirurgicale. Il existe également un risque de formations de croûtes jaunâtres, d’aspect purulentes, que l’on appelle croûtes mélicériques, en lien avec de la lymphe issu du décalottage pré opératoire. Il ne s’agit pas d’une infection dans la grande majorité des cas et ne nécessite aucun traitement particulier à part attendre que les croûtes disparaissent petit à petit. On propose de mettre une crème à bas d’acide hyaluronique sur le gland pendant 5 jours pour éviter ce phénomène si l’enfant présentait des adhérences préputiales importantes à libérer avant le geste. Plus rarement, il peut exister des problèmes de cicatrisation, une fistule uretro-cutanée exceptionnellement, avec nécessité de reprise chirurgicale à distance.
Pourquoi mieux vaut-il faire une anesthésie générale chez un enfant de plus de 2 à 3 ans ?
Sur le plan pratique, une anesthésie locale est complètement possible pour faire une posthectomie sans que l’enfant ne ressente la moindre douleur, cependant il est illusoire de croire qu’un enfant de plus de 3 ans pourra rester calme et rassuré durant toute la procédure (ce n’est déjà pas toujours le cas avec un adulte). S’il panique en pleine intervention, l’enfant devra être maintenu immobile, chose pas facile, traumatisante pour l’enfant et pour les parents qui verront leur enfant se débattre, pleurer et hurler compliquant de surcroît la tâche du chirurgien pour un travail soigné et joli.
L’anesthésie locale semble plus adaptée ainsi chez un adulte (plus de 18 ans) ou bien un bébé de moins de 18 mois.
A quel âge faut-il traiter un phimosis ?
On retrouve plus souvent des adhérences préputiales qu’un véritable phimosis chez un enfant, et il est difficile de faire le diagnostic de phimosis avant l’âge de 6 ans, âge où l’enfant sera suffisamment mûr pour se décalotter de lui-même.
Même si la posthectomie permet de diminuer les risques de maladie sexuellement transmissible et favorise une hygiène intime, elle n’est pas indiquée de façon préventive en France, et ne l’est plus de façon systématique aux USA. Il n’y a pas lieu donc d’opérer un enfant d’un phimosis dans les premières années de la vie sauf si l’enfant présente des balanites à répétition sur un véritable phimosis.
Enfin, le risque de l’intervention est surtout lié à l’anesthésie, qui sera à adapter de façon différente selon l’âge de l’enfant.